Conduisez, payez moins
kone Abdul
kone Abdul
| 04-12-2025
Équipe de véhicule · Équipe de véhicule
Conduisez, payez moins
Vous conduisez prudemment, évitez les freinages brusques, dépassez rarement la limite de vitesse et utilisez à peine votre voiture en semaine. Alors, pourquoi votre assurance auto est-elle au même tarif que celle de quelqu'un qui fonce dans la circulation tous les jours ?
Si cela vous semble injuste, vous n'êtes pas seul. Et en Suisse, une nouvelle vague d'assurance auto basée sur le comportement est en train de bouleverser le système.
Au lieu de tarifs forfaitaires basés sur l'âge ou le code postal, ce modèle vous facture en fonction de comment, quand et de combien vous conduisez réellement.
C'est ce qu'on appelle l'assurance usage-based (UBI) ou pay-how-you-drive. Et ça se répand—vite.

Le problème de l'assurance auto traditionnelle

Pendant des décennies, l'assurance auto a fonctionné ainsi : vous remplissez quelques formulaires, êtes classé dans une catégorie, et payez une cotisation mensuelle basée sur des moyennes. Pas sur votre comportement, mais sur celui de personnes qui vous ressemblent statistiquement.
Cela signifie qu'un employé de bureau de 40 ans qui conduit une fois par semaine peut payer la même prime qu'un livreur qui parcourt 200 km par jour. C'est dépassé, injuste et de plus en plus difficile à justifier—surtout pour les conducteurs qui font rarement des sinistres. En réponse, les assureurs suisses se tournent vers les données, pas les données démographiques.

Comment fonctionne vraiment le « pay-how-you-drive »

Voici la version simple : votre assureur vous fournit une application ou un petit boîtier (souvent appelé boîtier de télématique) qui enregistre les comportements clés de conduite—comme la vitesse, le freinage, l'accélération et l'heure de la journée.
Plus vous conduisez bien et en toute sécurité, moins vous payez. Plus votre conduite est risquée ou erratique, plus votre prime est élevée.
Certaines polices incluent aussi :
• Le suivi du kilométrage : Si vous roulez moins, vous êtes récompensé par des frais réduits.
• Des pénalités pour la conduite de nuit : Conduire après minuit augmente le risque—donc certains assureurs ajustent pour cela.
• Les données de localisation : Non pas pour vous pister, mais pour évaluer si vos trajets sont généralement des zones à risque faible ou élevé.
Des assureurs suisses comme Smile et Simpego ont lancé des programmes UBI qui permettraient aux conducteurs à faible kilométrage et à la conduite sûre d'économiser jusqu'à 30 % par rapport aux formules traditionnelles.

Mais qu'en est-il de la vie privée ?

C'est la première inquiétude que la plupart des gens soulèvent. Et elle est légitime.
Cependant, les nouveaux modèles deviennent bien plus respectueux de la vie privée. Beaucoup de polices permettent désormais aux utilisateurs de désactiver complètement le suivi GNSS tout en surveillant le comportement de conduite via des capteurs dans la voiture ou le smartphone. D'autres anonymisent ou agrègent les données pour qu'elles ne soient pas liées à vos déplacements exacts.
En Suisse, les assureurs sont strictement réglementés et doivent divulguer exactement ce qui est collecté et pourquoi. Vous pouvez généralement voir votre propre score et vos données en temps réel via l'application—vous offrant plus de transparence, pas moins.

Pourquoi ce n'est pas que pour la Suisse

Le Canada et les Pays-Bas testent également des versions à grande échelle de ce modèle. L'attrait est universel : c'est une façon plus juste de payer.
Au Canada, un programme appelé myDrive a vu une baisse de 25 % des primes pour les conducteurs obtenant un score élevé en matière de sécurité. Aux Pays-Bas, Fairzekering offre un retour d'information en temps réel via une application et permet aux utilisateurs de gagner des réductions mensuelles directes en fonction de leurs performances.
Donc, même si vous n'êtes pas en Suisse, il y a des chances que votre assureur—ou une nouvelle startup—explore déjà des options similaires.

Devriez-vous passer à l'assurance basée sur le comportement ?

Cela dépend. Voici quelques signes que ce pourrait être un choix judicieux :
Vous ne conduisez pas beaucoup
Si votre voiture reste garée la plupart du temps, l'UBI est presque toujours moins chère.
Vous êtes un conducteur calme et régulier
Pas de freinage brusque, pas d'excès de vitesse, pas de passage forcé au feu orange ? Vous obtiendrez probablement une remise de premier ordre.
Vous aimez les retours et le contrôle
Ces polices sont souvent accompagnées d'une application qui montre votre « score de conduite », vous aidant à suivre vos progrès et à comprendre ce qui affecte votre prime. Mais si vous conduisez sur de longues distances tard le soir, ou si vous avez tendance à être agressif sur la route, une police traditionnelle au forfait pourrait toujours être moins chère pour l'instant.

Trois conseils avant de changer

Vérifiez quelles données sont collectées
Certains forfaits incluent le suivi GNSS, d'autres non. Assurez-vous d'être à l'aise avec le niveau de confidentialité.
Demandez quelles sont les remises minimales et maximales
Certaines compagnies plafonnent vos économies à 25 %, d'autres vont jusqu'à 50 %.
Testez d'abord l'application
De nombreux assureurs vous laissent tester l'application de conduite pendant un mois sans changer votre police. C'est un bon moyen de voir votre score.
Conduisez, payez moins

Une façon plus juste de payer—ou juste une tendance ?

Si l'assurance vous semble être l'une de ces choses que vous payez trop cher et auxquelles vous pensez trop peu, vous n'êtes pas seul. Mais cette nouvelle vague de tarification basée sur le comportement pourrait enfin récompenser le conducteur quotidien qui respecte les règles—et conduit avec prudence.
Ne serait-il pas agréable que vos bonnes habitudes vous fassent vraiment économiser de l'argent ?
Désormais, pour la première fois, c'est possible.